Sur internet, les insultes envers les femmes sont particulièrement violentes. Même Margot Robbie, enceinte et sublime, a été la cible de commentaires sexistes portant sur son apparence. Sur TikTok, les critiques à l’égard des femmes sont encore plus virulentes : il y a quelques mois, le phénomène « abrège frère » a provoqué une vague de misogynie, révélant l’omniprésence du cyberharcèlement sur la plateforme.
Récemment, les jugements sur le comportement, les tenues ou le maquillage des femmes par des hommes ont suscité une nouvelle vague d’insultes. Ces derniers ont même inventé le terme « tana », signifiant « pute », pour envahir les commentaires sous les vidéos d’influenceuses. Mais les femmes, toujours plus ingénieuses, ont repris ce terme pour en faire une arme.
Tanaland : un monde sans hommes Face aux insultes répétées comme « tana », même sous de simples tutoriels maquillage, les femmes ont imaginé une contre-attaque en créant « Tanaland », un pays imaginaire réservé aux femmes.
Mais à quoi ressemblerait un pays sans hommes ? Selon les utilisatrices de TikTok, ce serait un véritable paradis. Avec près de 18 millions d’habitantes virtuelles, Tanaland a pour capitale Tana City, un drapeau rose Barbie et même un passeport dédié. Le soleil y brille toute l’année pour un bronzage parfait ! Parmi les nombreux avantages de cette ville imaginaire : plus besoin de se soucier des regards masculins, les femmes seraient libres de porter ce qu’elles veulent, même de se promener en maillot sans crainte. Le gouvernement serait bien sûr composé de femmes, comme l’influenceuse toomuchlucile, qui a été profondément marquée par le harcèlement en ligne. Pendant près de deux ans, elle a été suivie et harcelée par un homme, qui a finalement été condamné.
Les femmes, premières victimes du cyberharcèlement Cette ville fictive met en lumière un problème bien réel : le sentiment d’insécurité que ressentent les femmes, même derrière un écran. Victimes de commentaires sexistes et misogynes, elles doivent quotidiennement affronter des injustices liées à leur genre. En ligne, elles sont les premières cibles du cyberharcèlement : selon une étude de l’Union Européenne, 73 % des femmes ont déjà reçu des agressions en ligne.
En tant que Première ministre de Tanaland, les internautes ont proposé la chanteuse Aya Nakamura, figure emblématique de la pop française. Il ne manque plus qu’une île et un hymne, et nous serions prêtes à faire nos valises pour Tanaland. Grâce à cette vague de solidarité féminine, les femmes ont réussi à transformer une situation négative en une force : être une « tana », c’est désormais un ticket d’entrée pour Tanaland.
