Le catalogue musical de Sean « Diddy » Combs a vu une hausse significative des écoutes en streaming depuis son arrestation la semaine dernière et la publication de son acte d’accusation.
Connue sous divers noms de scène comme Diddy, Puff Daddy ou encore P. Diddy, la musique du célèbre producteur a enregistré une augmentation de 18,3 % en moyenne des écoutes à la demande, selon la société d’analyse et de données Luminate, et ce, par rapport à la semaine précédant son arrestation.
George Howard, professeur de gestion de l’industrie musicale au Berklee College of Music, explique que ce phénomène ne le surprend pas. Pour lui, le streaming sert de manière similaire à une recherche sur Google, permettant aux gens de satisfaire leur curiosité.
« La musique devient simplement une source d’information parmi d’autres alors que les gens essaient de comprendre les actes en question », a déclaré Howard à l’Associated Press. « C’est comme se demander : ‘Quelle musique produit quelqu’un dont l’esprit fonctionne de cette manière, en supposant que les accusations soient vraies ?’ »
Avec les multiples entreprises de Combs — de Revolt TV à la vodka Ciroc, desquelles il s’est désormais détaché — Howard pense que beaucoup le considèrent d’abord comme un homme d’affaires avant de penser à sa carrière musicale. « La curiosité que suscitent ce genre d’accusations est naturelle », ajoute-t-il. « C’est un peu comme lorsqu’on passe devant un accident de voiture ; les gens ne peuvent s’empêcher de regarder. »
Il est courant de constater une hausse des écoutes en streaming suite à des scandales. Par exemple, après la diffusion d’un documentaire dénonçant les abus sexuels du chanteur R. Kelly sur des femmes et des mineures, ses écoutes avaient presque doublé.
Howard note également que l’« anonymat » qu’offre le streaming pourrait expliquer cette augmentation des écoutes pour Combs et Kelly. « Vous n’iriez probablement pas dans un magasin de disques aujourd’hui en disant : ‘Je veux acheter le CD de Diddy,’ » a-t-il ajouté.
Combs fait face à des accusations fédérales de trafic sexuel et de racket. L’acte d’accusation, qui relate des faits remontant à 2008, l’accuse d’avoir abusé, menacé et contraint des femmes pendant des années « pour satisfaire ses désirs sexuels, préserver sa réputation et dissimuler ses actes ». Il a plaidé non coupable.
